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DE NOUVEAUX BIOAGRESSEURS À DÉTECTER ET ENRAYER Diaporama : attention aux nouveaux nuisibles !

Tenthrède-limace Caliroa cerasi sur une feuille d'aubépine.

Les experts et services de surveillance mettent à nouveau les thrips en tête des soucis rencontrés par les producteurs. Mais toute la cohorte habituelle des parasites n’est pas en reste. Et attention aux confusions possibles, en particulier avec les « fausses chenilles ».

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Thrips

Au premier rang des insectes nuisibles aux cultures ornementales, les thrips ont fait l’objet d’une surveillance régulière.

En pépinières, les dégâts d’Heliothrips haemorrhoidalis se sont manifestés en hausse sur Viburnum tinus par rapport à l’année précédente en Normandie et dans les Pays de la Loire. D’autres attaques majeures de thrips ont été identifiées sur Arbutus, Azalea, Camellia et Eriobotrya. Le distançage des cultures hors sol a semblé limiter les niveaux d’infestation.

Thrips setosus est resté préoccupant sur divers lots d’Hydrangea.

En cultures florales, les infestations ont souvent été modérées au printemps et en automne. La pression a été plus atténuée qu’en 2023.

Echinothrips americanus a parfois in­festé de nouveaux hôtes (impatiens de Nouvelle-Guinée, cinéraire des Rameaux).

Sur les plantes vertes d’intérieur, Hercinothrips femoralis, Echinothrips americanus comme Gynaikothrips uzeli ont causé localement de fortes infestations, notamment dans les serres chauffées de centres horticoles de collectivités (en Hauts-de-France, Normandie, île-de-France, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Paca).

Pucerons divers

Comme en 2023, ils ont fait preuve d’une pression relativement modérée (Grand Est, Pays de la Loire…), excepté certaines situations, comme celles rencontrées dans des pépinières d’île-de-France concernant le puceron lanigère sur de jeunes plants de pommier.

L’hyménoptère parasitoïde Aphelinus mali s’est révélé insuffisant pour réguler les populations, contrairement aux vergers de pommiers (plantations).

Si les infestations d’une majorité de pucerons ont eu lieu d’avril à juillet, les auxiliaires (surtout chrysopes, syrphes, cécidomyies aphidiphages et micro-hyménoptères parasitoïdes) ont permis de les réguler à des niveaux acceptables.

En horticulture florale, quelques foyers ont été difficiles à maîtriser sur le chrysanthème, sinon, là aussi, les auxiliaires ont bien travaillé ! On notera que Macrosiphoniella san­borni a été très présent en Normandie par rapport à Aphis gossypii, à l’inverse de ce qui a été observé dans le Grand Est.

Cochenilles

Plusieurs espèces de cochenilles farineuses ont infesté des Trachelospermum. Et des attaques, parfois fortes, ont été déplorées en productions de roses pour la fleur coupée.

Outre les habituels foyers de cochenille australienne (Icerya purchasi) sur les agrumes et le mimosa, des infestations ont été identifiées sur Agapanthus, Fatsia, Loropetalum et Pittosporum.

Cicadelles

Dans de nombreuses exploitations horticoles, elles constituent une sérieuse préoccupation.

En Occitanie, par exemple, la cicadelle verte et la cicadelle des lamiacées ont confirmé leur nuisibilité au travers de :
- dégâts directs : dépigmentation et jaunissement des feuilles à cause des piqûres ;
- indirects : insectes potentiellement vecteurs de la bactérie Xylella fastidiosa, notamment sur le romarin et la lavande.

En Pays de la Loire, les cicadelles des plantes aromatiques ont été aussi présentes, mais à un niveau stationnaire, voire moins important qu’en 2023. Des infestations ont cependant été constatées en pépinières (Aralia, Betula, Ceanothus, Photinia, Pittosporum, Osmanthus, Prunus, Salix…) et en productions florales (Dahlia et Primula).

En Normandie, une culture de Pittosporum tenuifolium (plus sensible que Pittosporum tobira) a accusé une pullulation ayant entraîné un arrêt de la croissance des plantes de même qu’un brunissement de l’apex des feuilles.

Psylle

Le psylle de l’Elæagnus a parfois provoqué d’importantes attaques en début d’automne en plein air sur des cultures en période de nouvelle pousse. Dans une majorité de cas, ce ravageur a été bien régulé par les auxiliaires (surtout la punaise Anthocoris nemoralis).

D’autres psylles (eucalyptus, laurier-sauce, robinier) ont été également observés.

Punaises phytophages

Elles sont restées préjudiciables à certaines cultures. Par exemple, Nezara viridula a percé en Pays de la Loire les hampes florales et les jeunes pousses de plantes et Lygus rugulipennis a été problématique en cultures en plein air en Normandie.

Des dégâts de tigre ont été constatés sur des azalées et rhododendrons en île-de-France.

En pépinières, c’est le tigre du poirier (Stephanitis pyri) qui s’est exprimé sur pommier.

Quant au tigre ou punaise réticulée du chêne (Corythucha arcuata), il a été préoccupant sur Quercus à feuillage caduc dans le Sud-Ouest, y compris sur des jeunes plants.

Coléoptères

Ils se sont surtout manifestés par des attaques de galéruque de la viorne, très vorace en pépinières d’île-de-France, une recrudescence de l’agrile du poirier, des foyers d’otiorhynques dans diverses régions, ainsi que des attaques d’altises sur des onagracées ornementales où la durée d’infestation a eu tendance à augmenter dans les Pays de la Loire.

Chenilles diverses

Chez les chenilles (Lépidoptères), les populations se sont avérées globalement stables, excepté dans certains foyers où des infestations mar­quées d’espèces défoliatrices ont pu être constatées.

En pépinières, des dégâts de tordeuse Epiphyas posteviana ont été déplorés sur Prunus laurocerasus ‘Caucasica’ et Photinia x fraseri ‘Red Robin’, en expansion dans le Val de Loire et la région parisienne à partir des foyers primaires d’infestation issus du Royaume-Uni.

En île-de-France et dans le Sud-Ouest, la zeuzère du poirier, chenille foreuse de bois, polyphage, a connu des niveaux de population records, entraînant de sérieuses pertes économiques pour les pépinières concernées.

La pyrale du buis s’est souvent développée à partir d’avril-mai sous la forme de larves hivernantes en fin de cycle, puis la première génération est apparue vers mi-juillet et la seconde à la mi-septembre.

En horticulture florale, le brun du pélargonium (Cacyreus marshalli) a causé des dégâts dans certaines exploitations de la moitié nord de la France, mais a été moins fréquent que les années antérieures.

En Normandie, Duponchelia fovealis a été localement préjudiciable au cyclamen, au poinsettia et à diverses plantes vivaces. Fréquemment, le Dipladenia et l’Hibiscus, également très attaqués, étaient les sources d’infestation. Dans plusieurs régions, les vols de ce ravageur ont été enregistrés de juin à fin octobre, avec une intensification des captures en automne. Des dégâts ponctuels et localisés ont été détectés à partir de fin août.

La noctuelle de la tomate (Heliothis armigera), elle, s’est manifestée lors de la floraison du chrysanthème et du cyclamen, tandis que des noctuelles terricoles (Agrotis segetum, Scotia ipsilon) ont montré une nuisibilité parfois marquée sur des plantes en pot, en sectionnant les tiges, par exemple dans les Pays de la Loire et le Sud-Ouest sur le chrysanthème ou la primevère.

Par ailleurs, des morsures d’hyponomeute ont été observées sur des sédums.

Fausses chenilles

Des larves défoliatrices d’hyménop­tères ont été identifiées en pépinières, comme la tenthrède limace des rosacées sur le cerisier, le poirier et le prunier et le lyde du poirier sur le poirier. Il importe de ne pas confondre ces « fausses chenilles » avec celles de « vraies chenilles » de lépidoptères, car elles sont insensibles aux traitements à base de Bacillus thuringiensis.

Cécidomyies

Elles ont été nuisibles à certaines cultures.

La cécidomyie des feuilles d’érable (Acer ‘Jeffersred’, Acer pseudoplatanus), a causé des dégâts importants, non pas en mai-juin comme d’habitude, mais d’août à début septembre, à tous les stades de la production (du jeune plant aux gros sujets en tiges).

En horticulture florale, la cécido­myie de l’agapanthe (Enigmadiplo­sis agapanthi) a provoqué des infestations nombreuses pour la première fois dans les Pays de la Loire. Des foyers plus anciens de ce ravageur, signalé depuis 2014 au Royaume-Uni, ont été identifiés en Bretagne et en Normandie. Les adultes (mou­cherons) et les larves (asticots), tous de couleur orangée, sont de très petite taille. Les larves infestent les boutons floraux. Cet insecte est probablement originaire d’Afrique du Sud, où l’agapanthe est endémique.

Acariens phytophages

Comme l’année précédente, les infestations ont été généralement de faible à moyenne intensité.

Des cas de tarsonème ont été signalés sur l’impatiens de Nouvelle- Guinée et sur des ficoïdes en avril dans les Pays de la Loire.

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